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Disorder in Discipline-



Thursday 26 February 2009

Donald Ray Pollock, Knockemstiff, 2008

En lisant l'incroyable entretien d'Agata/Delory Momberger dont parlait P.A. , en decouvrant les images d'enfance du Jerome de L' Amant des Morts, la blessure s'est rouverte. Ca pisse encore . Knockemstiff, Ohio, litteralement defonce-les raides, livre et hometown de Donald Ray Pollock.

Knockemstiff existe bien, Donald Ray Pollock a travaille trente ans dans une usine de pate a papier avant d'ecrire ce (remarque) premier recueuil de nouvelles, de poemes redneck en prose. Palaniuk est fan, on le comprend, je le soupconne un peu d'etre jaloux de la vie meme de Pollock, qui, lui n'a pas a gerer les deformations d'un prisme made in LA, ou pire, N.Y. La, par contre, c'est beau, ce truc super americain ("tout les americains viennent de l'Ohio, meme brievement"), cette hyper-realite touchant a l'absolu, l'egout et le paradis, la campagne en enfer.

Vous allez me dire que ces tres upper middle class europeenne cette fascination/complexe pour les ploucs white trash. Certes. Et pour le coup tout y est: inceste, speed, teenage pregancies, alcool, violence, trucks... la panoplie complete. Exploitation de notre fascination pour ce lumpenproletriat "tres exotique ce cowboy chic" ... ou idealisation ruralo-ouvriere (no comment), tout ca aurait pu tres tres mal finir, suicide annonce plutot qu'accident en beaute.

Pollock a tout compte fait, de la chance, il peut juste parler de ce qu'il est (au pire de ce qu'il fut), il est (de) Knockemstiff. Comble, cette position ultra-privilegiee est doublee d'une sincerite. et meme triplee par une langue assez etrange: vitriol, queues de poissons, mais aussi poesie d'atelier d'ecriture, grand guignol. Si l'on veut jouer du couteau: Pollock est un vrai plouc avec une tres belle voix, un bouseux qui a trouve sa langue. Dangereux le monsieur.

Alors la, un truc se passe indubitablement: la crasse brille, l'alcool se met a bruler, le meth monte. C'est le feu de joie de tristesse donc vous et nous: Suons ! Pleurons!

"When people in town said inbred, what they really mean was lonely.Daniel liked to pretend that anyway. He needed the long hair. Without it , he was nothing but a creepy country stooge from Knockemstiff, Ohio, old people glasses and acne sprouts and a bony chicken chest. You ever try to be someoe like that? When you're fourteen, it's worse tha being dead. And so when the old man sawed off Daniel's hair with a butcher knife, the same one his mum used to slice rings of red bologna and scrape the pig's owl, he might as well have cut the boy's ugly head off, too.
The old man had caught Daniel playing Romeo in the smokehouse with Lucy, Daniel's little sister's carnival doll.Daniel was giving to her good, making believe she was Goria Hamlin, a snotty, bucktoothed cheerleader who'd spit chocolate milk on him last year in the school cafeteria"

Donald Ray Pollock, Knockemstiff, Harvill Secker.

4 comments:

  1. Cher Gatito,

    J’attends le scan de Badiou sur markauskas@gmail.com. Merci, d’avance.

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  2. ah pardon, oublie... je te fais ca demain...

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  3. pas de scan mais une retranscription

    http://www.entretemps.asso.fr/Badiou/03-04.3.htm

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  4. Suis en train de le commencer: très très fort

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